Linux/68k (7) : le réseau (2ème partie) (n° 116 - mai 1997)
Après avoir vu la configuration de base dans l'article précédent, on va maintenant voir la configuration complémentaire lors de la mise en réseau de votre machine. Cela se fera à partir de l'interface série, car il n'y a pas encore de carte réseau pour nos machines.
Le protocole série
J'ai choisi de parler uniquement de PPP car c'est LE protocole série en ce moment (cf article précédent). Si vous voulez un article sur SLIP (pour pouvoir relier un Atari sous STiK et un Falcon sous Linux par exemple), faites le moi savoir.
La prise série
Comme tout élément matériel, la prise série est gérée au travers d'un driver associé à un device. Ce device est différent en fonction de la machine et de la prise utilisée.
Voici la liste des devices pour les machines Atari :
- Falcon - prise modem2 : /dev/cua1
- Falcon - prise LAN : /dev/cua4
- TT - prise modem1 : /dev/cua0
- TT - prise modem2 : /dev/cua1
- TT - prise série1 : /dev/cua2
- TT - prise série2 : /dev/cua3
- TT - prise LAN : /dev/cua4 (idem Falcon)
Avant de pouvoir l'utiliser, il faut régler les paramètres de la prise série. Il y a deux outils pour réaliser cela sous Linux : stty et setserial.
stty sert pour régler les paramètres généraux de la prise comme
le nombre de bit, la parité, la vitesse...
Les réglages par défaut étant dans la majorité des cas (modem ou câble
null-modem connecté sur la prise série) bon, on règle uniquement la
vitesse avec stty de la façon suivante :
stty 38400 < /dev/cua1 où 38400 est la vitesse.
setserial a été ajoutée pour pouvoir configurer la vitesse si
celle-ci est supérieure à 38400. Pour ce faire, on définit une vitesse
de 38400 avec stty, et on utilise setserial avec le paramètre spd_high
pour une vitesse de 57600 et spd_vhigh pour 115200. Par exemple :
setserial spd_high /dev/cua1
Liaison PPP
Une fois la prise série configurée, on peut dire à Linux de faire "passer" PPP au travers de cette prise série.
Pour ce faire, il suffit de lancer le programme 'pppd'. Ce programme récupère ces options dans le fichier /etc/ppp/options ou sur la ligne de commande. Attention, pppd recherche ce fichier. Même si vous ne voulez pas l'utiliser, il faut qu'il existe (même vide).
Je ne vais pas vous décrire les options une par une, mais simplement les options utilisées le plus souvent (tout le temps ?) :
- defaultroute : permet d'indiquer à Linux une route pour faire sortie les paquets IP,
- noipdefault : attribution de l'adresse IP de la machine de façon dynamique,
- crtscts : mode de contrôle des erreurs,
- passive : le programme n'est plus associé au terminal qu'il l'a lancé,
- connect : indique le programme qui va gérer la connexion (numérotation, script pour envoyer le mot de passe, ...).
Une fois connecté, il faut indiquer à Linux comment faire la
correspondance nom logique <-> adresse IP. La méthode du dernier
article est inapplicable dans le cas d'une connexion à l'Internet, par
contre si vous connectez deux machines entre elles, il suffit de
déclarer les deux adresses IP dans le fichier /etc/hosts comme cela :
10.10.10.1 machine1
10.10.10.2 machine2
Sur l'Internet, il y a des machines chargées de garder une table
de correspondances pour chaque domaine, ces machines sont appelées
serveur de noms (Domain Name Server).
Pour indiquer à Linux où trouver la machine qui gère votre domaine, il faut modifier le fichier /etc/resolv.conf comme suit :
domain
nameserver
Et lui dire ensuite d'utiliser ce fichier en modifiant le fichier /etc/host.conf :
order hosts,bind
Connexion de deux machines
Dans ce cas là, une des deux machines doit envoyer les adresses IP à l'autre, ou chaque machine envoie son adresse à l'autre.
La commande à lancer pour connecter deux machines est la suivante :
pppd passive defaultroute machine1:machine2 <dev_serie> <vitesse>
machine1 et machine2 peut être omis, cela dépend de qui envoie les adresses IP.
Connexion à un FAI
Pour la connexion à un FAI, il faut ajouter un script de connexion ainsi que des options spécifiques à la connexion avec un modem.
Les options à utiliser sont :
connect "chat -t 40 -v -f /etc/ppp/chat-script"
(modifier le /dev correspondant à votre prise série et la vitesse de communication entre l'Atari et le modem).
<dev_serie>
<vitesse>
debug
crtscts
passive
modem
defaultroute
noipdefault
Le programme pour gérer la connexion est donc 'chat'. Il suffit de décrire le déroulement de la connexion dans un fichier texte (dans l'exemple ci-dessus, il se nomme /etc/ppp/chat-script).
Voici un fichier chat-script type :
ABORT ERROR
Les premières commandes permettent de dire sur quelles commandes
du modem on doit arrêter la connexion (ERROR, BUSY et NO
CARRIER).
ABORT BUSY
ABORT "NO CARRIER"
"" ATDT<numero_tel>
CONNECT ""
name: <votre_login>
ssword: <votre_mot_passe>
La suite du fichier est le script proprement dit, c'est tout
simplement une suite de Attend/Envoie de chaînes de caractères :
au début, on attends rien, on envoie la commande Hayes (ATDT)
pour numéroter, on attends que le modem renvoie CONNECT, on
envoie rien, on attends names:, on envoie le login, on attends
ssword: et on envoie le mot de passe.
Je pense que vous n'aurez pas de problème à modifier ce fichier
pour votre propre FAI.
Conclusion
Maintenant que votre machine peut se connecter sur un réseau, nous verrons le mois prochain la configuration des services réseau de base, comme le courrier.
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