Linux/68k (4) : installation (fin) (n° 112 - janvier 1997)
Ce mois-ci, vous avez le droit comme d'habitude à un petit encadré avec les nouveautés et on va essayer de finir l'installation de base de Linux/68k. Toutes le modifications suivantes sont à faire sous l'utilisateur root bien sur.
Mise à l'heure
La mise à l'heure sous Linux/68k est intelligente, dans le sens où une fois choisi son fuseau horaire et son pays, le passage aux heures d'hiver et d'été est automatique, pas mal non ? Il est vrai que maintenant ce ne sera peut-être plus d'actualité...
Notre fuseau horaire est MET et MET DST pour l'heure d'été.
Pour configurer l'heure, il existe deux solutions :
- une solution globale qui sera prise en compte pour tous les utilisateurs (cette notion sera développée dans le paragraphe suivant),
- une solution par utilisateur.
Solution Globale
Comme dans Linux/68k, tout est fichier, la configuration va se faire à travers de deux fichiers.
Pour cela, il existe un package nommé zoneinfo qui contient tous les fichiers pour tous les pays. Ces fichiers sont des fichiers binaires qui indiquent les règles de calcul de l'heure. Ils se trouvent dans le répertoire /usr/lib/zoneinfo.
Comme la France se trouve en zone MET, il suffit de copier le fichier MET en un fichier localtime et ensuite de faire un lien symbolique de ce fichier en posixrules.
Voici les commandes à exécuter :
cd /usr/lib/zoneinfo
cp MET localtime
ln -sf localtime posixrules
Solution par utilisateur
Cette solution peut être utile pour modifier temporairement l'heure du système sans affecter tout les autres programmes.
Pour ce faire, il suffit de déclarer une variable d'environnement se nommant TZ et de l'initialiser à la valeur que l'on veut. Dans notre cas, ce sera MET ou MET-DST.
Le Swap
Linux/68k permet de gérer de la mémoire virtuelle. Ce type de mémoire permet d'étendre la mémoire vive de votre système avec une partie de votre disque dur. Ce procédé est plus que pratique, le seul reproche est la lenteur engendrée du à l'utilisation du disque dur.
La création de swap est obligatoire pour les machines avec peu de mémoire, comme le sont les Falcons de base avec 4Mo de RAM.
Linux/68k permet de gérer deux sortes de swap : un swap à partir d'un ou plusieurs fichiers, ou une partition de swap, comme je vous l'avez indiqué dans le deuxième article au moment de créer vos partitions.
La taille de ce swap dépend de la mémoire vive de votre machine. Généralement, on crée un swap équivalent à deux fois la taille de la mémoire vive.
Le fichier de Swap
Cette méthode permet de ne pas monopoliser une partition pour le swap, mais à l'inconvénient de ne pas être la plus rapide (toute médaille a un revers).
Pour créer le fichier, il faut créer un fichier vide (enfin presque) de la taille que vous voulez pour votre zone de swap, pour ce faire, il faut utiliser la commande suivante :
dd
if=/dev/zero of=/etc/swapfile bs=1024 count=8192
avec bs égale à la taille du bloc, count égale à la taille en kilo-octets de votre zone de swap (ici, 8 Mo), of représentant le nom du fichier de swap.
Il faut ensuite initialiser ce fichier comme zone de swap :
mkswap
/etc/swapfile 8192
Pour que Linux/68k sache où se trouve le fichier de swap, il faut modifier le fichier /etc/fstab.
Il faut lui rajouter la ligne suivante :
/etc/swapfile
/etc swap defaults 0 0
Pour prendre en compte ce swap, utilisez la commande : swapon -a ou rebootez car cette commande est incluse dans un des fichiers de démarrage.
Partition de Swap
La partition de swap est la solution la plus efficace sous Linux/68k.
Pour initialiser la partition, il suffit d'utiliser la commande mkswap comme pour le fichier, car les partitions sont vues comme des fichiers sous Linux/68k.
Par exemple, pour la 3eme partition du premier disque SCSI et pour une taille de 8Mo, il faut utiliser la commande :
mkswap
/dev/sda3 8192
ATTENTION : ne mettez pas une taille supérieure à la taille de votre partition sinon Linux/68k ira écrire sur la partition suivante, et là, les dégâts seront irrécupérables si vous avez des données sur cette partition. Vous pouvez par contre mettre une taille plus petite sans problème.
Comme dans le cas du fichier, il faut dire à Linux/68k où se trouve cette partition de swap. Il faut donc rajouter la ligne suivante au fichier /etc/fstab :
/dev/sda3
swap swap defaults 0 0
Les Utilisateurs et les Groupes
Sous Linux/68k, il est fortement recommandé de travailler sous un utilisateur normal, car le travail sous root peut-être dangereux car il a le droit d'effacer n'importe quel fichier du système.
Pour ajouter un utilisateur, le fichier mis en jeu s'appelle /etc/passwd. Il suffit d'ajouter une ligne du type :
david::500:100:David
Cure:/users/david:/bin/bash
avec :
- dans la 1ère colonne : le nom de login,
- dans la 2ème colonne : le mot de passe crypté, cela veut dire, que même le super-utilisateur (root) ne pourra pas le lire, ce n'est pas vous qui aller le saisir directement ici,
- dans la 3ème colonne : le numéro de l'utilisateur, vous pouvez mettre ce que vous voulez,
- dans la 4ème colonne : le numéro du groupe auquel appartient l'utilisateur,
- dans la 5ème colonne : le nom complet,
- dans la 6ème colonne : le répertoire d'accueil (home directory),
- et dans la 7ème colonne : le programme à exécuter lors du login, en général, un shell.
Il faut ensuite ajouter le groupe de l'utilisateur (s'il n'existe pas) dans le fichier /etc/group. Pour cela, il faut ajouter une ligne du type :
users::100:david
avec :
- dans la 1ère colonne : nom du groupe,
- dans la 2ème colonne : mot de passe, ne contient rien en général,
- dans la 3ème colonne : numéro du groupe,
- et dans la 4ème colonne : personnes faisant parti du groupe.
Il
suffit ensuite de lancer la commande ‘passwd david' pour
changer le mot de passe et de créer le répertoire
d'accueil de l'utilisateur et de modifier les droits avec
les commandes suivantes (nous verrons en détail la notion de
droit le mois prochain) :
mkdir /users/david
chown david /users/david
chgrp users /users/david
Pour information, il existe aussi un autre mode de gestion des mots de passe disponible sous Linux/68k qui s'appelle ‘shadow password'.
Il apporte une sécurité accrue car dans la version normale, le fichier /etc/passwd est lisible par tous les utilisateurs. Dans ce nouveau mode, un fichier supplémentaire rentre en jeu (/etc/shadow), lisible uniquement par root et c'est lui qui contient les mots de passe pour chaque utilisateur.
Conclusion
Voilà, l'installation de base du système est finie. Le mois prochain, nous compléterons la notion d'utilisateurs et nous verrons l'utilisation en détail de l'éditeur de texte ‘vi' car sa prise en main n'est pas évidente et nous en aurons beaucoup besoin dans les prochains articles, notamment pour la configuration du réseau car le nombre de fichier à modifier et à créer est important.
Commentaires
Afficher les commentaires en Vue non groupée | Vue groupée